Repères
Écrit par Raphaël Richard
Lorsque l'on tape gentilhomme dans Google, on tombe presque exclusivement sur la vision réductrice et caricatural de la pièce de Molière "Le Bourgeois gentilhomme".
Et, il n'existe presqu'aucune page qui présente l'idéal historique des gentils hommes.
Le gentil homme est un concept étroitement lié au siècle des lumières.
Le gentil homme était d'une façon générale, un homme éduqué, savant et curieux.
Eduqué, bien évidement dans la mesure où il possède des manières et le sens de la bienséance.
Mais aussi éduqué au sens de l'éducation nationale: qui a réussi une éducation scolaire et universitaire si possible.
Le gentilhomme se devait d'être au fait du contexte politique de son pays, mais aussi des avancées techniques. Aujourd'hui, il serait au fait de l'art du management.
Le gentilhomme cultivait également ses sens: féru d'art, gastronome, de littérature, il avait durant sa préparation au bac, même appris à imiter le style des classiques.
Le gentilhomme soignait également son âme en s'intéressant à la philosophie, à la réligion et aux disciplines relatives au spirituel.
Bref, le gentilhomme était un homme intégré dans son époque et complet.
Tout cela parait décalé par rapport à l'époque actuelle où l'éducation forme des ouvriers et cadres spécialisés, où les passionnés d'art se rangent souvent eux-mêmes dans une case à part, où la science semble s'opposer au spirituel et où l'économie semble écraser l'idéal politique.
De mon côté, je crois que pour concilier toutes ces tendances divergentes, construire des ponts entre les différentes castes et surtout comprendre le sens d'un monde devenu complexe et hyper communicant, être gentilhomme constitue à la fois un rempart de stabilité, une philosophie de vie et un formidable défi intellectuel.